Les relations déjà dégradées entre Washington et Caracas semblent atteindre un nouveau seuil de crispation. Selon des informations rapportées par The Miami Herald, l’administration américaine aurait transmis au président vénézuélien Nicolás Maduro un ultimatum d’une rare fermeté : quitter le territoire national avant que les États-Unis ne procèdent à la fermeture complète de l’espace aérien du Venezuela.

D’après ce document consulté par le quotidien américain, l’avertissement aurait été formulé lors d’un échange téléphonique direct entre les deux capitales. Le président Donald Trump aurait proposé à Maduro une évacuation sécurisée pour lui-même, son épouse Cilia Flores et leur fils, à condition qu’il accepte de se retirer immédiatement du pouvoir. Le chef d’État vénézuélien aurait décliné cette proposition.

Toujours selon le rapport, Washington aurait mis sur la table un ensemble de garanties particulièrement larges : un laissez-passer, une immunité contre les poursuites fédérales, ainsi qu’un droit de déplacement sous supervision internationale pour le président sortant et sa famille. Des responsables américains cités par le journal ont toutefois indiqué que ces conditions « ne resteront pas disponibles longtemps », signe que la Maison-Blanche souhaite accélérer la résolution de ce face-à-face politique.

Le document mentionne également que Nicolás Maduro aurait exigé une « amnistie mondiale » couvrant lui-même et les membres de son cercle rapproché, une requête immédiatement écartée par Washington. Le dirigeant vénézuélien aurait également cherché à conserver le contrôle des forces armées, s’inspirant du précédent nicaraguayen de 1991 lors de la transition vers le gouvernement de Violeta Chamorro, en échange de l’organisation d’élections jugées libres.

Parallèlement, les États-Unis ont conseillé aux compagnies aériennes d’éviter le survol du territoire vénézuélien, anticipant une fermeture totale de l’espace aérien. Nicolás Maduro a dénoncé publiquement une mesure « hostile, unilatérale et arbitraire », estimant qu’elle contrevient aux principes fondamentaux du droit international.

Cette montée en tension, où se mêlent stratégie, pressions diplomatiques et enjeux de souveraineté, laisse présager une période d’incertitude accrue pour le Venezuela et pour une région déjà ébranlée par de fortes recompositions politiques. Reste à savoir si cet ultimatum représente une manœuvre tactique destinée à forcer une négociation, ou le prélude à une confrontation plus frontale entre les deux États.

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